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François Joseph Alphonse Goetz

François Joseph Alphonse Goetz est sans aucun doute le plus fort joueur d’échecs Français à la fin du XIXème siècle et jusqu’à la première guerre mondiale en 1914.
Quand il commence à se faire un nom dans les échecs, cela fait plus de 50 ans que la France n’a pas eu de joueur de classe mondiale. Disons depuis Saint-Amant en fin d’année 1843 et la perte du match contre Staunton qui marque la fin de l’ère Française des échecs. Certes, il y a eu Samuel Rosenthal puis surtout David Janowski, mais ils sont tous deux Français d’adoption.
Mais malheureusement pour notre jeu, Alphonse Goetz ne se consacrera pas aux échecs de façon disons professionnelle, restant un amateur de très grande force, capable de rivaliser avec un futur candidat au titre mondial tel que David Janowski. 
 
Alphonse Goetz – Supplément à La Stratégie de décembre 1913
Merci à Dominique Thimognier pour ce document.
Ce long article est une tentative de biographie. Je le compléterai avec des futures découvertes.
Si un lecteur de ce blog peut m’apporter des nouveaux éléments, il sera bien évidemment le bienvenu. Notamment sur la situation administrative des Alsaciens (allemands depuis 1871) qui viennent en France avant ou au moment de la première guerre Mondiale. Alphonse Goetz après être né Français en 1865, puis devenu Allemand en 1871 n’obtiendra formellement la nationalité Française qu’en 1916.

Plusieurs mystères restent également à éclaircir : pourquoi utilise-t-il son troisième prénom Alphonse plutôt que François ? D’où provient son pseudonyme Geoffroy-Dausay ? etc.

A la fin de l’article je donne quelques problèmes et parties d’Alphonse Goetz.
A noter que les articles de journaux proviennent du site Retronews.
Je remercie Dominique Thimognier pour les documents qu’il m’a communiqués.
 
15 mars 1865

Acte de naissance trouvé sur le site de l’état civil de Strasbourg

Son père, Michel Goetz est indiqué comme épicier. L’enfant François Joseph Alphonse Goetz né à 5 heures du soir au 1 rue des meuniers à Strasbourg.
Le prénom de l’enfant est un détail intéressant. Alphonse n’est que son troisième prénom…

Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

M.A.Goetz naquit à Strasbourg le 15 mars 1865. La guerre de 1870 lui ravit son père, qui fut tué pendant le bombardement de Strasbourg, comme simple civil (il avait fait la campagne de Crimée).
Sa mère, aidée de son oncle, qui devint bientôt son parâtre, l’éleva soigneusement, et, quoique modeste commerçante, lui fit suivre les cours du lycée, puis de l’Université de sa ville natale. Il y étudia les langues classiques et romanes et passa son doctorat en 1889.

 
1878 – 1880

Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

Il apprit les Échecs d’un ami, en 1878, et ce fut vite un véritable enthousiasme, surtout après l’apparition, en 1880, du petit traité de Dufresne, que M. Goetz, par une fréquentation continuelle, finit par savoir par cœur. Il n’est donc pas surprenant que, devenu étudiant, M. Goetz, avec quelques amis enthousiastes, ait renouvelé le Cercle de Strasbourg et en soit devenu le champion, jouant notamment sans voir.

Mémoire d’échecs Alphonse Goetz
Cahier 22 de l’Échiquier Français – 1930 II

A. Goetz indique avoir été initié aux échecs à l’âge de 12 ans en 1877.
« Les échecs étaient d’ailleurs à peu près inconnus à Strasbourg, et j’eus beau chercher des adversaires, je n’en trouvais pas ».

 
1883

Mémoire d’échecs Alphonse Goetz
Cahier 22 de l’Échiquier Français – 1930 II

En 1883 il passe l’équivalent du baccalauréats. « Je déclarais vouloir étudier la philologie classique ».
Avant de commencer ses études il décide de passer 3 mois de vacances à Paris et durant son séjour il vient quelques fois au Café de la Régence.

Mémoire d’échecs Alphonse Goetz
Cahier 23 de l’échiquier Français – 1930 III

Ses études le guide vers le professorat de langues modernes romanes. C’est au moment de ses études qu’il est « capté » par la société d’étudiants alsaciens-lorrains Sundgovia-Erwinia.

« C’était absolument ce qu’il me fallait pour me débarrasser de la germanisation que j’avais inconsciemment subie au lycée et pour entrer en communion d’idées avec la France ».
 
C’est à Strasbourg, au café Saint-Étienne, en 1883, qu’il rencontre un dénommé M. Ruhlmann, ancien ingénieur dans les 45 à 50 ans, le fit basculer dans le jeu d’échecs « pratiques ».
 
1885

Mémoire d’échecs Alphonse Goetz
Cahier 23 de l’échiquier Français – 1930 III

Alphonse Goetz joue souvent dans le café Saint-Étienne et se lance dans le jeu à l’aveugle sur un ou deux échiquiers. Le jeu d’échecs à l’aveugle sera une des spécialité d’Alphonse Goetz.

Il devient alors un phénomène à Strasbourg, son nom y est connu et réputé comme joueur d’échecs.
En 1885 il est mis en relation avec le directeur de La Stratégie Numa Preti pour y déposer tous les mois un article intitulé « Échos de Strasbourg ».
 

Extrait de La Stratégie – 1887

 
1886

Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

En 1886, son cercle le délégua à un congrès de l’Association rhénane, à Mannheim, où il fut classé le second dans le tournoi principal.

1887 – 1888

Mémoire d’échecs Alphonse Goetz
Cahier 23 de l’échiquier Français – 1930 III

Pendant toutes ses études il joue et progresse aux échecs. En 1887, Strasbourg accueille pour une brève visite le maitre parisien Taubenhaus. C’est lui l’auteur de la fameuse maxime « mazette voit échec, mazette joue échec » !

Mémoire d’échecs Alphonse Goetz
Cahier 25 de l’échiquier Francais – 1931 I

Alphonse Goetz est quelqu’un de particulièrement brillant, et la liste des langues qu’il comprend est impressionnante.
De 1887 à 1889, Alphonse Goetz étudie grec ancien, le latin, le vieux français, le provençal, le vieux catalan, le vieil espagnol classique, le portugais et l’italien ! Sans oublier de solides connaissance en anglais, danois, hollandais-flamand et le bas-allemand !
Il cherche alors à faire un doctorat, et cherche à réunir des fonds pour étudier quelques semaines à Paris dans le cadre de ce doctorat. Mi-avril 1888 il se rend donc à Paris (jusqu’en juin). Il s’installe chez une tante, sœur de son père, qui tenait un marchand de vins-hôtel au commencement du boulevard Pereire.
« Je suis depuis resté fidèle, quarante ans durant, au quartier Batignolles-Monceau ». 
Quartier près de la gare Saint-Lazare et du Parc Monceau dans le nord-ouest de Paris.
Il commence à jouer au Grand Cercle, où M. S. Rosenthal était le grand manitou, des mécènes inconnus lui payent sa cotisation. Goetz alterne avec le Café de la Régence.

« Avec M. de Rivière, je n’eus que de longues conversations dont le principal sujet était Rosenthal. Comme M. de Rivière était un des hommes les plus captivants et les plus spirituels que j’aie connus, on peut penser que Rosenthal passait de durs moment. J’en parlerai plus tard ».

 
Hélas, ce qu’Alphonse Goetz a échangé avec Arnous de Rivière n’a jamais été publié à ma connaissance.
Il s’agit là d’une allusion directe à l’affaire du match Paris-Vienne par correspondance qui déchira les échecs Français à la fin du XIXème siècle.

1889

 


 

 
 
 
 
 
 
 
6 avril 1889 – Affiches de Strasbourg

M. Goetz, un jeune amateur
strasbourgeois, donnera mardi prochain, à 8 heures du soir, au café
Bauzin, une séance d’échecs, dans laquelle il jouera six parties
simultanément et sans voir. C’est un tour de force remarquable, étant
donné que parmi les joueurs français, par exemple, le seul M. Rosenthal,
de Paris, est capable d’en faire autant. Nous ne pouvons qu’engager
vivement les amateurs de ce noble jeu à se rendre à cette production
intéressante. 

 
Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

(en 1889), des circonstances politiques l’obligèrent à quitter l’Alsace ; il vint à Paris et abandonnant ses études, se consacra aux affaires de Bourse.

 
Cette dernière précision est importante. Alphonse Goetz ne va pas au bout de ses études de philologie, et il va travailler toute sa vie dans une banque. C’est ce qu’on retrouve comme activité professionnelle dans tous les documents administratifs le concernant (mariage, naissance de ses deux enfants – voir plus loin).
1890

Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

Dès son arrivée à Paris, il se fit inscrire au tournoi pour le championnat de la Régence, en 1890, où il rencontra parmi les concurrents : Clerc, Arnous de rivière, Taubenhaus et Sittenfeld, et, à la surprise générale, y remporta le premier prix.

Il remporte le championnat de la Régence ce qui fait de lui le champion de France, comme l’indique par exemple le journal La République Française le 21 février 1890. 

 

 

La Stratégie – 1890

Le Tournoi pour le Championnat du Café de la Régence est terminé, les vainqueurs sont :
1er prix (350 fr.) M. A. Goetz
2ème prix (150 fr.) M. Taubenhaus
3ème prix (70 fr.) M. Sittenfeld

Les champions des années précédentes, MM. A. de Rivière et Taubenhaus, se sont naturellement émus du résultat de cette année ; M. de Rivière a défié le vainqueur de jouer un match pour le montant de son prix en lui offrant de lui rendre trois parties sur neuf, M. Taubenhaus a également proposé un match pour 1000 fr., en rendant un tiers des parties ou à égalité pour un prix offert par quelques amateurs du Café de la Régence.
M. Goetz, que nous sachions, n’a pas encore donné une réponse définitive, mais nous croyons savoir qu’il considère que ses occupations actuelles ne lui permettent pas d’accepter une lutte sérieuse aux échecs en ce moment.
Nous le regrettons, il y a si longtemps que nous n’avons eu à Paris un match entre de bons joueurs q’’une telle lutte aurait produit une agitation salutaire parmi nos amateurs.
 

Alphonse Goetz va donner de nombreuses simultanées à l’aveugle durant plusieurs années.
 
15 mars 1890 – Le Rappel

Le 2 avril prochain, à huit heures et demie du soir, séance d’échecs organisée par le cercle du boulevard Magenta. M.Goetz jouera cinq parties simultanées, sans voir les échiquier. Tous les amateurs d’échecs sont invités à cette séance ; les personnes désireuses de tenir un échiquier sont priées d’en informer le secrétaire du cercle, 59, boulevard de Magenta.

 
1891

La Gazette du 30 janvier 1891 – 8 parties à l’aveugle. A noter l’allusion sévère à l’attention de Samuel Rosenthal.
Voir aussi à la fin de cette article de blog, une partie très tactique de Goetz de cette simultanée à l’aveugle.

 

1892

Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

Deux ans après (NDA – en 1892), au même tournoi, et contre les mêmes adversaires, auxquels s’était joint Janowski, il renouvela la même prouesse d’une façon éclatante, réalisant 19 points ½ sur 22 possibles.

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La Stratégie 1891

Le tournoi pour le Championnat du Café de la Régence a été organisé ; douze joueurs sont inscrits : MM. Alexandre, Arnous de Rivière, A. Clerc, Denouroy, Goetz, Janowski, Max Kann, Lévy, Rondeau, Sittendfeld, Taubenhaus et Weismann.
Chaque concurrent doit jouer deux parties avec tous les autres ; jusqu’au 15 février il ne sera joué qu’une partie par semaine, le lundi soir, mais après cette date les jours de jeu seront le lundi et le jeudi. Il sera décerné trois prix d’une valeur totale d’environ 500 francs, somme qui a été souscrite par divers amateurs. Les commissaires du tournoi élu par les souscripteurs et les joueurs sont MM. Kieffer, Preti et Tauber.

Le site Edo Chess classe Goetz parmi les dix meilleurs joueurs du monde de 1890 à 1893.

 
1893

Le Gaulois du 28 mars 1893. Alphonse Goetz joue à l’aveugle sur 10 échiquiers ! Puis sur 12 échiquiers (voir 1895).

 

 

1895

Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

Ses occupations professionnelles l’ayant peu à peu détourné des Échecs, il ne fut que second du championnat suivant, en 1895 : le premier fut Janowski, qui avait déjà participé à plusieurs tournois de maîtres et qui devait, dans la suite, devenir un des joueurs les plus redoutables de l’univers.
M.A.Goetz se retira bientôt après de la pratique du jeu, tout en conservant un intérêt très vif à toute publication, notamment au problème. Il avait, par ailleurs, souvent donné, de 1890 à 1896, des séances de parties simultanées et sans voir : il avait joué, entre autres, au Cercle Volney, douze (parties) simultanées à l’aveugle, avec le résultat de +8 =3 -1
 

Et c’est presque tout de significatif pour les échecs pour Alphonse Goetz jusqu’en 1914…

 
1903

6 mai 1903, naissance de François Joseph Marcel Goetz à Paris dans le XVIIème arrondissement. Alphonse Goetz (indiqué comme employé de banque) vit donc en concubinage avec sa future épouse. L’enfant ne sera légitimé qu’au moment de leur mariage 4 ans plus tard.

 

Archives numérisées de la ville de Paris.

1907

8 mai 1907, mariage à Paris, dans le 17ème arrondissement, de François Joseph Alphonse Goetz, né le 15/03/1865 à Strasbourg, fondé de pouvoirs et de Gabrielle Marie Alphonsine Monvoisin, née le 28/08/1876 à Reims, sans profession. Adresse : 167 rue de Rome à Paris.

L’acte de mariage se trouve sur le site des archives numérisées de Paris.

11 octobre 1907, naissance de leur deuxième enfant, Marie Hélène Goetz.
Sur l’acte de naissance, la profession d’Alphonse Goetz est indiqué comme « fondé de pouvoirs de banque ».
 

Archives numérisées de la ville de Paris.

1914
La Stratégie juin 1914
Liste des participants du 2ème championnat de France amateur après celui d’Arcachon en 1903.
 
Ce championnat prévu à l’été 1914 à Lyon est tout à fait particulier car il doit être suivi de la création de la Fédération Française des Échecs. Mais le contexte international va en décider autrement. Néanmoins, Alphonse Goetz remporte facilement ce championnat. Il a alors 49 ans.
La Stratégie août 1914

Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

Revenu un peu à la pratique peu de temps avant la guerre, il fut désigné par l’U.A.A.R. pour représenter le vieux centre d’Échecs au premier tournoi national français, à Lyon, en 1914. Il en sortit vainqueur par 10 points sur 11 possibles. On sait dans quelles conditions tragiques finit ce tournoi le 1er août.
 

Mémoire d’échecs Alphonse Goetz
Cahier 23 de l’échiquier Français – 1930 III
 
Il remporte le championnat de France en 1914 à Lyon. Il reçoit après la guerre le vase de Sèvres du Président de la République « qui doit orner, à l’heure actuelle, le local du club d’échecs de Colombes ».
Le club de Colombes possède-t-il toujours le vase de Sèvres d’Alphonse Goetz ?

1916

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En mai 1916 Alphonse Goetz et son épouse sont « réintégrés dans la qualité de Français ».
C’est assez étonnant pour sa femme qui est née à Reims. Quelqu’un peut-il m’éclairer sur ce sujet ? Quelle est la situation des Alsaciens à cette époque ? Quelle peut être la raison pour laquelle il obtient en pleine guerre mondiale la nationalité Française ?
 
Le Président de la République Française, sur le rapport du Garde des Sceaux, Ministre de la justice, décrète :
Article I
Par application de l’article 18 du code civil sont réintégrés dans la qualité de Français

Goetz François Joseph Alphonse, remisier à la Bourse, né le 15 mars 1865 à Strasbourg (Bas-Rhin), et Monvoisin Gabrielle Marie Alphonsine, sa femme, née le 28 août 1876 à Reims (Marne), demeurant ensemble à Paris.
Remise total à la femme.

 
Archives Nationales – Voir en milieu de page
 
1921

Extrait du journal L’Express du Midi – 3 mars 1924 – Les Maîtres Français contemporains

Je donne les 3 positions (problèmes) de Goetz à la fin de cet article de blog.

M.A.Goetz a consacré ses loisirs de guerre à la confection d’un remarquable ouvrage intitulé Cours d’Échecs (Paris, Chapelot, 136, boulevard Saint-Michel, 1921). Il continue à s’intéresser à tout ce qui se passe dans le monde des Échecs, sans toutefois jouer fréquemment des parties sérieuses. Il a composé quelques problèmes dont nous avons reproduit un certain nombre dans notre chronique (n°9, 28,34 et 102) qui parurent autrefois dans le Monde Illustré, et plus récemment dans le Bulletin des Armées.

Document Dominique Thimognier

 
Livre cours d’échecs par Alphonse Goetz (A. Geoffroy-Dausay – son pseudonyme)
Paris Librairie Chapelot

Il est intéressant de noter la remarque d’Alphonse Goetz au sujet d’Alekhine dans son livre Cours d’Échecs – Paris Librairie Chapelot 1921 – A. Geoffroy-Daussay : 

Malheureusement ce jeune et brillant maître, issu de la haute bourgeoisie russe, semble avoir péri dans un des innombrables massacres organisés par les soviets.
 
Critique parue dans l’Action Française du 22 mai 1921 – Par Gaston Legrain
Il faut noter que, selon moi, la meilleure chronique d’échecs de l’entre-deux-guerres est signée par Gaston Legrain dans le journal nationaliste et antisémite L’Action Française. 
Alphonse Goetz donne de nombreuses conférences et cours d’échecs dans les années 1920.
Il signera également quelques chroniques dans les journaux.
 
Exemple avec cette annonce du 04 décembre 1921 dans L’Action Française
Conférence d’A.Goetz à la Rotonde.

1922

 


 

Le Petit journal du 11 juin 1922 – Critique de la revue le cinéma des échecs.
En 1922 Goetz lance une éphémère revue d’échecs Le cinéma des échecs.

1924

 
Alphonse Goetz participe en 1924 à ce qui semble être sa dernière grande compétition sur l’échiquier.
C’est l’année des jeux Olympiques à Paris, de la première olympiade du jeu d’échecs et de la fondation de la FIDE à Paris.
 
Match France Pays-Bas
Excelsior 9 juin 1924

 

Bulletin n°11 de la FFE – Avril Mai Juin 1924

1925

 
Goetz écrit pour le journal Le Petit Parisien – Tournoi de Baden Baden où Alekhine représente la Fédération Française des Echecs. Tournoi remporté par Alekhine.

1926

 

Le Siècle 12 juillet 1926
Goetz donne des cours d’échecs pour cinquante francs de l’heure. Il a alors 61 ans.
Est-il déjà retraité ? En tout cas le coût d’une heure de cours d’échecs me semble assez élevé si on compare avec les différents salaires ci-après.
1934
 
Décès d’Alphonse Goetz.
 
Juillet Octobre 1934
Bulletin FFE numéro 64

Les journaux ne sont guère prolixes au sujet de la mort de ce champion.

Est-il déjà oublié ? 
Exemple avec L’Action Française du…17 septembre 1934, deux mois après son décès.
 

Acte de décès de François Joseph Alphonse Goetz le 12 juillet 1934 à Chaumont-en-Vexin
Alphonse Goetz est indiqué comme « rentier ».
 

Pour terminer, voici quelques problèmes et parties jouées par Alphonse Goetz.

Il faut souligner son style très entreprenant.
A noter que selon le navigateur il faut cliquer sur les flèches bleues pour naviguer d’une partie à l’autre.
Et pour une raison qui m’échappe, Chessbase colle un drapeau Suisse à côté de sa photo…

 

 

[Event « L’Express du Midi »]
[Site « ? »]
[Date « 1923.07.16 »]
[Round « ? »]
[White « Goetz, Alphonse »]
[Black « ? »]
[Result « 1-0 »]
[SetUp « 1 »]
[FEN « 1Q6/8/3P3K/3P1pp1/6k1/8/8/4B2B w – – 0 1 »]
[PlyCount « 3 »]

{[%evp 0,3,29997,29998,29999,-30000] [#]} 1. Qh8 Kf4 (1… f4 2. Qc8#) (1…
Kh3 2. Kxg5#) 2. Qd4# 1-0

[Event « L’Express du Midi »]
[Site « ? »]
[Date « 1923.08.06 »]
[Round « ? »]
[White « Goetz, Alphonse »]
[Black « ? »]
[Result « 1-0 »]
[SetUp « 1 »]
[FEN « 7q/2Bn2n1/4p3/1P1kbpR1/8/1N1Pp3/2K1N3/4Q3 w – – 0 1 »]
[PlyCount « 3 »]

{[#]} 1. Qc3 Bxc3 (1… Qa8 2. Qc4#) (1… Nb6 2. Qc6#) 2. Nxc3# 1-0

[Event « L’Express du Midi »]
[Site « ? »]
[Date « 1924.03.03 »]
[Round « ? »]
[White « Goetz, Alphonse »]
[Black « ? »]
[Result « 1-0 »]
[SetUp « 1 »]
[FEN « 1R4bk/3p4/3P3K/3P3p/5p1P/2PN1P2/1Q2P1P1/1q6 w – – 0 1 »]
[PlyCount « 5 »]

{[#]} 1. Qa1 (1. Rc8 Qxb2 2. Ne5 Qxe2 3. Ng6#) 1… Qxa1 (1… Qxb8 2. c4+ Qb2
3. Qxb2#) 2. Ne5 Qb1 3. Nf7# 1-0

[Event « Championnat du Café de la Régence »]
[Site « ? »]
[Date « 1890.??.?? »]
[Round « ? »]
[White « Arnous de Rivière, Jules »]
[Black « Goetz, Alphonse »]
[Result « 0-1 »]
[ECO « C65 »]
[PlyCount « 84 »]

1. e4 e5 2. Nf3 Nc6 3. Bb5 Nf6 4. d3 Ne7 5. Bc4 c6 6. Nc3 Ng6 7. Ng5 {Cette
attaque est certainement prématurée. La meilleure continuation parait être
ici 7.d2-d4} d5 8. exd5 cxd5 9. Bb3 Bb4 10. O-O O-O 11. Qf3 {Les Blancs ont
évidemment l’intention d’attaquer les pions au centre, qui paraissent faibles.
Cependant ils étaient encore assez forts pour pouvoir resister à une attauqe
faite d’une façon aussi simple et sans aucune préparation.} h6 12. Nh3 ({
Il valait mieux jouer} 12. Nxf7 Rxf7 13. Nxd5 {les Blancs obtenant Tour et 2
pions pour 2 pièces}) 12… Nh4 13. Qg3 Nh5 14. Qxe5 Bxh3 {Les Noirs ont
obtenu par leurs derniers coups une dangereuse contre-attaque.} 15. Qxh5 Bxg2
16. Nxd5 {La position est très difficile} (16. Bxd5 {donne lieu à une
attaque sur le Roi}) 16… Bd6 {Menace de gagner la Dame} 17. f4 {Coup
immédiatement désastreux.} ({Il parait que la seule chance des Blancs eut
été} 17. Bxh6 {pour former à leur tour une attaque contre le Roi noir})
17… g6 18. Qe2 ({Si} 18. Qxh6 Nf5 {avec une suite analogue}) 18… Bxd5 19.
Bxd5 Bc5+ 20. Kh1 Qxd5+ 21. Qe4 Qxe4+ 22. dxe4 {La suite est très simple. M.
Arnous de Rivière ne joue plus que « pour la forme », ce qu’il déclare du
reste avoir fait pendant presque tout le second tour du tournoi.} Rfe8 23. Re1
Rad8 {Forcé à cause de la menace Ff2} 24. Be3 Bxe3 25. Rxe3 Nf5 26. Rd3 Ng7
27. Re1 Rxd3 28. cxd3 Rd8 29. Rd1 Ne6 30. f5 Nc5 31. fxg6 fxg6 32. Rc1 b6 33.
b4 Nxd3 34. Rc7 Ne5 35. Re7 Nc6 36. Rc7 Nxb4 37. a3 Nd3 38. Kg1 Nc5 39. Rxa7
Rd2 40. Ra8+ Kf7 41. Rb8 Ra2 42. Rxb6 Rxa3 {Les Blancs abandonnent. Temps :
Blancs 1h45 – Noirs 1h15, Notes par M. A. Goetz – La Stratégie 1890} 0-1

[Event « Championnat du Café de la Régence »]
[Site « ? »]
[Date « 1892.02.03 »]
[Round « ? »]
[White « Taubenhaus, Jean »]
[Black « Goetz, Alphonse »]
[Result « 0-1 »]
[PlyCount « 106 »]

{Partie jouée dans le Championnat du Café de la Régence le 3 et 4 février
1892} 1. e4 e5 2. Nf3 Nc6 3. Bc4 Bc5 4. b4 Bb6 5. a4 a6 6. c3 d6 7. Qb3 Qe7 8.
d3 Nf6 9. a5 Ba7 10. Bg5 O-O 11. Nbd2 Be6 12. Bd5 $2 Nd8 13. O-O c6 14. Bc4 h6
15. Bxe6 hxg5 $1 16. Bf5 {Ce coup est à peu près forcé.} ({Car si} 16. Bc4
g4 17. Ne1 Qd7 {et la position des Noirs est très supérieure.}) 16… g4 {
Par ce coup les Noirs perdent l’avantage, qu’un début soigneusement joué
contre une attaque faible leur avait procuré.} ({Il fallait jouer} 16… Nh5
$1) {Les blancs jouent la suite avec une habilité consommée.} 17. Nh4 Kh8 18.
g3 d5 19. Qd1 g5 20. Ng2 Kg7 21. Bxg4 Ne6 22. Ne3 Bxe3 23. fxe3 dxe4 24. d4 Nd5
25. Qe1 exd4 26. exd4 e3 27. Nc4 Nec7 28. Ne5 f6 29. Nd7 Rf7 30. Nc5 Re8 31.
Ra2 ({Nous ne croyons pas que le sacrifice offert de l’échange soit correct;
car après} 31. Bh5 e2 32. Rf3 $1 {nous ne voyons guère de chance de
continuer la contre attaque. Les Blancs cependant ont préféré la prise
certaine d’un pion aux risque, peut-être imaginaires, de cette façon de
jouer.}) 31… Kh6 32. c4 f5 33. Be2 $1 Nf6 34. Rxf5 Nd7 35. Qf1 Rxf5 36. Qxf5
Nxc5 37. dxc5 Rf8 {Ici la partie a été interrompue pour être continuée le
lendemain. La partie des Blanc est très supérieure.} 38. Qh3+ Kg7 39. Bd3 Qe5
40. Qd7+ {Ce coup et les deux coups suivants des Blancs sont d’une
extraordinaire faiblesse.} (40. Qh7+ {était évidemment le meilleur coup. Et
si les Blancs tiennent à échanger les Dames, ce qui parait être leur
dessein,} Kf6 41. Qe4 {maintenait leur supériorité.}) 40… Rf7 41. Qg4 Ne6
42. Qe4 Qxe4 43. Bxe4 Nd4 {Changement à vue ! La partie des Noirs, tout à
l’heure encore sérieusement compromise, devient écrasante. La force du pion
passé s’affirme victorieusement. L’impuissance des quatre pions blancs du
côté de la Dame est absolue.} 44. Bd3 Nf3+ $1 45. Kh1 {On voit facilement
que sur les autres coups de Roi le Fou serait perdu.} Nd2 $1 46. b5 Rf2 47.
bxc6 bxc6 48. Rb2 e2 49. Bxe2 Rxe2 50. h3 Kf6 51. Rc2 Ke5 52. h4 gxh4 53. gxh4
Kf4 {Les Blancs abandonnent. Les Blanc 2h35, les Noirs 2h25. Notes par M. A.
Goetz pour La Stratégie} 0-1

[Event « Championnat du Café de la Régence »]
[Site « ? »]
[Date « 1892.??.?? »]
[Round « ? »]
[White « Goetz, Alphonse »]
[Black « Janowski, David »]
[Result « 1-0 »]
[PlyCount « 53 »]

1. e4 e5 2. Nf3 Nc6 3. Bb5 a6 4. Ba4 Nf6 5. d3 Bc5 6. c3 O-O {Pour l’analyse
des premiers coups de ce début nous renvoyons nos lecteurs à La Stratégie
de 1885, page 328; de 1886, page 12 et de 1890, page 213.} 7. O-O {Bien joué.}
(7. Bxc6 bxc6 8. Nxe5 d5 9. d4 (9. Nxc6 Qe8 10. Na5 dxe4 11. d4 Bd6 12. O-O Qb5
13. Nb3 Bg4 14. f3 (14. Qd2 Bxh2+ {et gagnent}) 14… Qh5 15. fxg4 Qxh2+ 16.
Kf2 Qg3+ 17. Ke2 (17. Kg1 Nxg4 {et gagnent}) 17… Qxg2+ 18. Rf2 Qxg4+ 19. Kd2
e3+ {et gagnent}) 9… Nxe4 10. O-O ({Si} 10. dxc5 Re8 {et gagnent}) 10… Bd6
11. Nxc6 Qe8 {etc. mieux}) 7… d6 8. h3 Ne7 9. d4 Ba7 10. Re1 Ng6 11. Nbd2 Qe7
{Temps perdu.} ({La suite correcte était} 11… Nh5 12. dxe5 (12. Nxe5 dxe5
13. Qxh5 exd4 {etc. mieux}) (12. Nf1 Nhf4 13. dxe5 dxe5 14. Qxd8 Rxd8 15. Nxe5
Nxe5 16. Bxf4 Nd3 {etc. mieux}) 12… dxe5 13. Nxe5 Nxe5 14. Qxh5 Nd3 15. Rf1 (
15. Re2 Nf4) 15… Nxc1 16. Raxc1 Qxd2 {et gagnent}) 12. Nf1 exd4 {Encore un
coup faible} ({Ils pouvaient jouer} 12… Nh5 13. dxe5 (13. Nxe5 dxe5 14. Qxh5
exd4 {au moins partie égale}) 13… dxe5 {Suivi de Ch5-f4 mieux}) 13. cxd4 Nh5
14. Bc2 Bd7 {Temps perdu} (14… Nhf4 {était préférable}) 15. Ne3 Nhf4 16.
Nf5 Qf6 (16… Qd8 {valait mieux}) 17. g3 {Très bien joué; les Blancs
profitent habilement de faibles coups de l’adversaire.} Ne6 (17… Nxh3+ 18.
Kg2 Nh8 19. Kxh3 g6 20. Bg5 Qe6 21. g4 gxf5 22. gxf5 {suivi de Te1-g1 et
gagnent}) 18. Rb1 ({Tout de suite} 18. e5 {continué comme le texte gagnait la
partie}) 18… h6 19. e5 dxe5 20. Nxe5 Nxe5 ({Il est évident que si} 20…
Rad8 21. Ng4 {gagnerait la Dame}) 21. dxe5 Qd8 22. Qh5 Ng5 {La partie des
Noirs est mauvaise, nous ne voyons aucun bon coup à indiquer.} 23. Nxh6+ {
Sacrifice correct qui termine brillamment la partie.} gxh6 24. Qxh6 f5 25. Bxg5
Qe8 26. Bb3+ Rf7 27. Bf6 {Les Noirs abandonnent. (Journal La République
Française, notes par M. Rosenthal). Partie commentée publiée également
dans La Stratégie.} 1-0

[Event « Café de la Régence »]
[Site « ? »]
[Date « 1891.01.31 »]
[Round « ? »]
[White « Goetz, Alphonse »]
[Black « Bastien »]
[Result « 1-0 »]
[ECO « C39 »]
[PlyCount « 59 »]

{Partie commentée par Gaston Legrain dans le journal l’Action Française du
22 octobre 1922. Gambit Kieseritzky Une des huit parties jouées
simultanément et sans voir par M. A. Goetz, le 31 janvier 1891, au café de
la Régence. La partie, publiée par La Stratégie, fut reproduite, avec force
éloges, par la Deutsche Schachzeitung, ensuite dans l’Annuaire de Bachmann,
d’où elle fit son tour du monde.} 1. e4 e5 2. f4 exf4 3. Nf3 g5 4. h4 g4 5.
Ne5 Be7 {Défebse Polério. Les suites habituelles et meilleures sont les
suivantes} (5… Nf6 {Philidor}) (5… Bg7 {Paulsen}) (5… d6 {Kolisch}) 6.
Bc4 Nh6 (6… Bxh4+ {suivi de d7-d5 est meilleur}) 7. d4 d6 8. Bxf4 dxe5 9.
Bxh6 Bxh4+ 10. Ke2 Qf6 11. Be3 g3 12. Kd3 Nc6 13. Rf1 Bg4 {beau coup qui
amène un jeu compliqué. M. Goetz se montre à la hauteur de la situation.}
14. Rxf6 Bxd1 15. Rf1 ({Si} 15. Rxf7 exd4 16. Bxd4 O-O-O 17. c3 Ne5+ {et
gagnent}) 15… exd4 16. Bxf7+ Ke7 17. Nc3 {Magnifique. Cette façon de
revenir à l’attaque du Roi est une belle preuve de la clairvoyance du joueur
sans voir.} Bxc2+ 18. Kxc2 dxe3 19. Nd5+ Kd6 20. Nxe3 Ke5 (20… Ne7 {est
meilleur}) 21. Kc3 b5 {empêche Ce3-c4 qui serait suivi du mat} 22. Rf5+ Kd6
23. Rd1+ Ke7 24. Nd5+ Kf8 25. Nxc7 {Menace Td7} b4+ 26. Kc4 Ne5+ 27. Rxe5 Kxf7
28. Rd7+ Kf6 29. Re6+ Kg5 30. Nxa8 {Abandon. Quand cette partie fut jouée, M.
Bastien était un jeune lieutenant. Il occupe actuellement une haute situation
dans l’intendance à Strasbourg et fait partie de l’Echiquier Strasbourgeois
dont il est un des membres les plus actifs.} 1-0

[Event « Lyon »]
[Site « ? »]
[Date « 1914.07.31 »]
[Round « 9 »]
[White « Goetz, Alphonse »]
[Black « Teleguine, Alexandre »]
[Result « 1-0 »]
[ECO « C27 »]
[PlyCount « 113 »]

{Partie commentée par Alphonse Goetz dans la Stratégie de Novembre 1914.
Partie du Fou.} 1. e4 e5 2. Bc4 Nf6 3. Nc3 Bb4 {Un coup peu usité.} ({Dansune
position similaire, le Dr Tarrasch (Die Moderne Schachpartie, p.328) préfère
le développement du Fou} 3… Bc5) ({D’autre part il semble que l’on puisse
tranquillement jouer} 3… Nxe4 {car après les coups habituels} 4. Qh5 Nd6 5.
Bb3 {il suffit de ne pas défendre le Pion Roi et de continuer le
développement par} Be7 {par exemple, pour avoir une position très solide}) 4.
d3 {Pour provoqueer le coup suivant des Noirs qui ne les développe qu’en
apparence} d5 5. exd5 Nxd5 6. Bd2 Nxc3 {Les Noirs ont une position difficile.}
({Si} 6… Be6 {Les Blancs prennent par} 7. Qf3 {le rôle de défenseurs de la
Partie Ecossaise avec au moins un temps gagné}) (6… Bxc3 {serait
stratégiquement un peu meilleur que le texte, mais ils veulent conserver
leurs deux Fous.}) 7. bxc3 Bd6 8. Qh5 {Du coup on voit le développement
supérieur des Blancs qui procédent déjà à l’attaque. Le Cavalier Dame des
Noirs sera difficile à mettre en action tandis que le Cavalier Roi blanc
entre simplement en jeu.} Qf6 9. Nf3 h6 ({Il n’y avait rien de mieux que} 9…
Qg6 {forçant l’échange des Dames. M. Teleguine recula devant cette solution,
qui d’ailleurs aurait laissé les Blancs avec un sensible avantage de
développement, mais la suite montre qu’il eut tort.}) 10. Ng5 {Forçant un
important avantage de position.} O-O ({En effet, si} 10… g6 11. Ne4 $1) 11.
Ne4 Qe7 ({Il n’y avait rien de meilleur que} 11… Qf5 12. Qxf5 Bxf5 13. Nxd6
cxd6 14. Rb1 {L’avantage des Blancs était visible, moins cependant que dans
la variante choisie.}) 12. Bxh6 $1 Be6 ({Il est visible que si} 12… gxh6 13.
Qg6+ Kh8 14. Qxh6+ Kg8 15. Nf6+ Qxf6 16. Qxf6 {et gagnent.}) 13. Bxe6 $2 {
Mais ici je manquai l’occasion de terminer rapidement la partie et de
m’assurer, en même temps, le prix de beauté, le joli vase du Président, qui
n’a pas été attribué.} ({Il fallait continuer par :} 13. Ng5 Bxc4 ({Si}
13… Qf6 14. Bxg7 Qxg7 15. Nxe6 fxe6 16. Bxe6+ {avec un avantage matériel
décisif}) (13… gxh6 14. Qxh6 Bf5 15. g4 {et gagnent}) (13… Bf5 14. g4 $1 {
avec une attaque gagnante.}) 14. Bxg7 Kxg7 15. Qh7+ Kf6 16. Qh6+ Kf5 17. g4+ {
forçant le mat}) {C’est dans les complications de cette variante que je me
suis embrouillé. Ayant perdu pas mal de temps à établir les variantes
précédente, j’ai craint de laisser inaperçue une ressource des Noirs et me
suis décidé à liquider de la façon la plus simple. Je croyais même avoir
encore une attaque, mais mon adversaire a très bien joué les coups suivants.}
13… Qxe6 14. Bd2 Be7 15. h4 {Le Roq m’aurait exposé à une contre-attaque
des Noirs. Ma ligne de jeu amène la liquidation.} Nd7 16. Rh3 {Outre
l’attaque sur le Roi adverse, la tour a déjà pour but de protéger le Pion
faible en c3.} Nf6 17. Nxf6+ Bxf6 18. Rg3 Rfe8 19. Bg5 e4 20. d4 {On voit la
grande importance de la Tour Roi sur la troisième rangée.} Rad8 21. Bxf6 Qxf6
22. Qg5 Rd6 23. Qxf6 Rxf6 24. Rb1 Rb6 $2 {Les dix derniers coups ont été
joués par la Noirs avec beaucoup de soin. Mon avantage s’est réduit au
minimum, j’ai bien un Pion de plus sur l’aile droite, mais sur l’aile gauche
j’ai un Pion isolé et à peine défendable. Sa chite aménerait le passage du
Pion Tour Dame des Noirs et me mettrait en infériorité. En opposant leur
Tour à la mienne les Noirs commettent une double faute : 11° ils augmentent
mes chances de gain qui étaient minces avec deux Tours et Pion contre deux
Tours; 2° Ils se privent, par la reprise avec le Pion Tour, de toute chance
de se faire un Pion passé. Le gain de mon Pion Tour Dame et illusoire puisque
le Pion Roi des Noirs est indéfendable ainsi qu’on va le voir de suite.} 25.
Rxb6 axb6 26. Re3 Ra8 {Il me semble que les Noirs lâchent leur Pion Roi trop
vite. Mais il est déjà difficile d’indiquer une route satisfaisante.} ({
Si par exemple} 26… b5 27. f3 $1) 27. Rxe4 Kf8 28. c4 {Prévenant b6-b5 des
Noirs. Maintenant la chance de gain se dessine de nouveau, 1° par le Pion de
plus sur l’aile droite; 2° par la menace d’obtenir un second Pion passé sur
la ligne de la Dame; 3° par la position inférieure du Roi noir.} Rxa2 ({
Cette suite m’eût quelque peu gêné :} 28… Ra4 29. d5 {forcé} b5 30. Kd2
$1 Rxa2 31. cxb5 Rb2 32. Rc4 $1 Rxb5 33. Rxc7 Rxd5+ 34. Ke3 {mieux}) 29. Kd2
Ra3 30. Re3 {L’opposition de la Tour est évidemment mon unique moyen pour
gagner du terrain.} Ra8 31. Rb3 {Mettant le doigt sur le point faible. La
menace est c4-c5 avec destruction complète de l’aile droite des Noirs.} Rd8 {
La tentative est déjouée.} 32. Rd3 Rd6 {Les Noirs auraient pu chercher à
intervenir avec leur Roi, mais leur jeu reste difficile.} 33. g4 Rf6 34. f3 Rh6
35. h5 g6 36. hxg6 Rxg6 (36… fxg6 {aurait assuré plus de mobilité au Roi
noir.}) 37. Re3 Rc6 38. Kd3 Rg6 {Les Noirs sont visiblement embarrassés.
Pendant ce temps les Blancs gagnent du terrain.} 39. Re5 {Pour avancer les
Pions du côté du Roi ainsi qu’éventuellement le Roi.} Rd6 40. c5 $1 bxc5 41.
Rxc5 {Ici la partie fut ajournée. La réplique suivante des Noirs est à peu
près forcée :} c6 42. c4 Ke7 {Mais ceci est une faute, à mon avis ; par
leurs deux coups suivants les Blancs créent irrémédiablement aux Noirs un
piont faible en b6.} ({En jouant} 42… b6 {les Noirs auraient probablemen pu
lutter bien plus longtemps.}) 43. Re5+ Kd7 44. c5 Rh6 45. g5 Rh4 {Actuellement
l’avantage de position des Blancs semble décisif. D’autres manoeuvres des
Noirs échoueraient également.} 46. Rf5 Ke7 47. Re5+ {Puisque le Roi noir n’a
pas voulu aller en e6, il faut trouver autre chose.} Kd7 48. Re2 {Pour
protéger le Roi contre toute manoeuvre tournante et surtout provoquer, par le
coup suivant, le déplacement du Roi noir.} Rh1 49. Rb2 $1 Kc7 50. f4 Rd1+ {
Ces échecs ne font que rapprocher le Roi blanc de son but ; mais que faire ?}
51. Ke4 Re1+ 52. Kf5 Re6 53. Rh2 b6 {Manoeuvre désespérée.} 54. Rh7 Re7 55.
Kf6 Rd7 56. Rxf7 bxc5 57. g6 {Les Noirs abandonnent. La partie porte en maints
endroits des traces de la fatigue et de la surexcitation des deux joueurs. La
fin s’est jouée, en effet, la veille de la mobilisation. Notes de A. Goetz.}
1-0

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