Championnat de France féminin.
Le dernier numéro de la Gazette Photographique (Modern Studio, 66, boulevard Saint-Michel), publie d’intéressantes épreuves photographiques sur le récent championnat féminin. Nous recommandons surtout à nos lectrices l’interview… ultra-fantaisiste qu’illustrent ces photographies !
Effectivement cet article contient pas mal de … fantaisies. Pour ma part c’est la phrase suivante que je retiens :
(…) et l’on constate, non sans surprises, que les dames savent rester des heures entières sans bavarder (…)
De la misogynie, reflet d’une certaine époque et sans aucun doute toujours d’actualité, et qui ne favorise pas le jeu d’échecs auprès des femmes.
La gazette photographique, Revue d’informations professionnelles et d’amateurs
1934, Mai / Juin (n°17) – BNF
La Coupe finale du championnat féminin de la Fédération Française des Échecs.
Les Salons de Comoedia, avenue des Champs-Elysées, réunissaient le 8 mai, tous les joueurs et joueuses d’échecs. Nombreux étaient les Messieurs, venus par courtoisie assister au championnat de dames, qui, seules avaient le droit de déplacer les figurines de buis.
Après de longues heures, passés dans un silence le plus parfait, la coupe de championnat fut gagnée par Mlle Maud Flandin qui devient championne de France. Comme partenaire, notre nouvelle championne avait Mme Torini (Italie) (NDLR – Alice Tonini) classée première du tournoi et gagnante de la superbe coupe de Comoedia.
C’est ainsi que nous avons appris (car à notre grande honte, nous n’en savions rien) que le jeux des Rois, qui restera le Roi des Jeux est apparu pour la première fois au Siège de Troie ! Le premier cheval de buis serait venu de là…
A noter qu’on retrouve quasiment cette même photo dans le journal Comoedia du 11 mai 1934 (ci-dessous)
Régina Camier, Colette, Mme Delarue-Mardrus, se passionnent pour les échecs, Brigitte Helm le joue dans I’ « Atlantide » et Cécile Sorel en est non seulement une fervente admiratrice, mais le joue, paraît-il, royalement !
En somme, ce jeu convient aux darnes aussi bien qu’aux hommes et l’on constate, non sans surprises, que les dames savent rester des heures entières sans bavarder, ce qui est tout à leur avantage.
Mme Léon Martin nous a même déclaré que les tournois féminins d’échecs étaient beaucoup plus disciplinés que les championnats masculins. Voilà, au moins, une assurance qui présente à l’avantage des joueuses une raison de plus pour leur donner le droit de prendre part au « Noble jeu » réservé, semblait-il, jusqu’à ces derniers temps, aux hommes. Voilà donc encore un point où le sexe fort perd du terrain.
Vraiment, si les hommes n’y prennent garde, quand il s’agit de jeux avec les dames, ils se feront damer le pion !
RENÉ BONNEAU
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