Musée Carnavalet – Rue des Deux-Ecus n°36 à 48 (actuelle rue Berger) – Jules Gaildrau 1887.
Le Figaro du 27 juin 1880 explique l’affaire de façon assez factuelle, même si le nom du cuisinier est très approximatif.
Hier soir, à cinq heure moins un quart, le sieur Grosolial (sic), cuisinier au Café de la Régence, demeurant, 40, rue des Deux-Ecus, tournait l’angle de l rue Saint-Honoré et de la rue des Bons-Enfants.
Il a été conduit à la pharmacie du passage Montesquieu, puis à l’hôpital Lariboisière. Son état est des plus graves. Grosolial a été mis à disposition de M. Allais, commissaire de police.
Le journal Gil Blas du 28 juin 1880 fait moins dans la dentelle. Grosroyat est décrit comme un assassin qui a sciemment poignardé le cocher. Curieusement l’article lui donne le prénom « Gérard ».
Petites Nouvelles
En tournant le coin de la rue des Bons-Enfants et de la rue Saint-Honoré, le fiacre n° 1,461, frôla légèrement le pied d’un passant. Furieux, celui-ci se précipita sur le cocher et le frappa d’un coup de couteau dans le bas-ventre.
Le blessé a été transporté dans un état désespéré à l’hôpital Lariboisière. Quant à l’assassin, qui se nomme Gérard et exerce la profession de chef de cuisine, il a été écroué sur-le-champ au Dépôt.
Le journal Le Temps du 28 juin 1880 reprend lui aussi l’idée d’un coup de couteau volontaire « (…) lui faisant une plaie de trois centimètres de profondeur. (…) » et fait dans le pathos « (…) ce malheureux, qui est veuf, est père d’un enfant de dix ans (…) ».
Le point final est donné par le journal Gil Blas du 29 juin 1880 (voir ci-dessous). Les trois centimètres de la blessure sont devenus trois coups de couteau et le malheureux cocher est mort des suites de ses blessures. Son fils ayant pris deux ans en une journée. Le journal La Presse ne fera guère mieux le même jour, annonçant également la mort du cocher, et le lendemain, le 30 juin 1880, le journal Le Peuple Français titrait « Assassiné par accident ».
Nous avons raconté, hier, que, pris tout à coup d’un accès de folie furieuse, un employé d’un des grands cafés parisiens, nommé Grosolial, s’était élancé sur un cocher dont la voiture l’avait légèrement frôlé au coin de la rue Saint-Honoré, et l’avait frappé de trois coups de couteau.
Le pauvre diable avait été aussitôt transporté à l’hôpital Lariboisière, sans avoir pu reprendre connaissance. Il y est mort, hier, dans la matinée, a milieu d’atroces souffrances. Le malheureux laisse un pauvre petit garçon de douze ans, qui se trouve aujourd’hui entièrement abandonné.
Malheureusement, au milieu d’autres instruments se trouvait un couteau de cuisine long et effilé, dont la pointe atteignit le cocher au bas ventre et lui fit une affreuse blessure. L’état de Perrin ayant paru grave, ce malheureux fut conduit à l’hôpital Lariboisière, où il est resté soixante-deux jours.
1000 francs représente une somme assez considérable à l’époque, représentant la moitié d’un salaire d’un ouvrier pour 6 mois.
et
Le sieur Perrin Jean Marie, 43 ans, cocher, demeurant à Paris, rue Doudeauville (NDA – près de Montmartre), n°77, assisté par les conclusions écrites signées de Maître Aymé, avoué
Contre
Lib. (NDA – Libre ?) Grosroyat Joseph Marie, 43 ans, cuisinier, né à Nasbinals, arrondissement de Marvéjols (Lozère) , le 27 mai 1837, de Jean Jacques et de Marie Jeanne Coste, demeurant à Paris, rue des deux écus, n°40, célibataire.
Coups et blessures, blessures par imprudence (…)
Attendu qu’il n’est pas établi que Grosroyat ait volontairement porté le coup dont il s’agit (…)
(…) La roue droite de la voiture lui pressa l’extrémité de son pied (…).
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